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Une autoroute qui mène vers Baghdad, gardée par les milices chiites, le 5 septembre 2014. REUTERS/Ahmed Jadallah.
Une autoroute qui mène vers Baghdad, gardée par les milices chiites, le 5 septembre 2014. REUTERS/Ahmed Jadallah.

Le président américain Barack Obama s'apprête à autoriser des frappes aériennes en Syrie dans le cadre de la stratégie de lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI, ex-Daech), rapportent deux des plus grands quotidiens américains mercredi. Des informations publiées alors le secrétaire d'Etat américain John Kerry a entamé mercredi à Bagdad une tournée destinée à bâtir une coalition contre l'EI, dont le plan d'action doit être présenté en soirée par Barack Obama.

Selon le New York Times et le Washington Post, M. Obama est prêt à étendre à la Syrie la campagne de frappes aériennes qui vise depuis un mois en Irak les combattants de l'EI, qui se sont emparés ces derniers mois de vastes territoires dans les deux pays. Le New York Times cite un haut responsable gouvernemental, et le Washington Post, des experts en politique étrangère consultés par le président américain cette semaine.


Barack Obama est déterminé à combattre l'EI "partout où sont leurs cibles stratégiques", a ainsi expliqué au Washington Post Michele Flournoy, ancienne secrétaire adjointe à la Défense, qui figurait parmi les experts qui ont rencontré le président au cours d'un dîner lundi. L'EI "ne respecte pas les frontières internationales. On ne peut pas leur laisser un refuge (....) Je crois que le président va être très clair", a-t-elle poursuivi, en référence à l'allocution solennelle que le président prononce mercredi soir à la Maison Blanche.
Selon le New York Times, le président a l'intention d'entamer "une campagne à long terme, bien plus complexe que les frappes ciblées contre el-Qaëda au Yémen, au Pakistan ou ailleurs".

Après des hésitations qui lui avaient valu de nombreuses critiques, le président américain doit présenter la stratégie des Etats-Unis pour "affaiblir et, à terme, détruire" l'EI. "Je veux que les Américains comprennent la nature de la menace (...) et qu'ils soient confiants dans le fait que nous serons capables d'y faire face", a-t-il expliqué dimanche, promettant, après les frappes aériennes, une nouvelle phase, plus offensive, tout en restant fidèle à son crédo: pas de troupes américaines de combat au sol. Le président ne fera pas d'annonces précises sur le calendrier, mais "il ne s'agit pas d'une opération à court terme", a dit la Maison Blanche, alors que M. Kerry avait reconnu que ce combat "pourrait prendre un an, deux ans, trois ans".

Alors que M. Obama espérait tourner la page de l'engagement militaire américain au Moyen-Orient, il a affirmé mardi soir être en mesure de prendre les décisions nécessaires pour élargir l'action militaire contre l'EI sans avoir à solliciter préalablement le feu vert du Congrès.

Les efforts internationaux se sont accélérés pour contrer la menace grandissante posée par l'EI, qui multiplie les exactions dans les régions conquises en Irak et en Syrie et a décapité deux journalistes américains, le président français François Hollande se rendant vendredi en Irak avant d'organiser lundi à Paris une conférence sur la sécurité dans ce pays.

Sur le terrain, les Etats-Unis poursuivent leur campagne de frappes entamée le 8 août sur des positions de l'EI dans le nord de l'Irak, une aide cruciale pour les forces fédérales et kurdes qui ont pu reprendre certains secteurs après leur initiale déroute au début de l'offensive jihadiste le 9 juin.


Deux mois et demi après sa première visite à Bagdad pour pousser les Irakiens à mettre en place rapidement un gouvernement rassemblant toutes les communautés pour faire face à l'assaut de l'EI, M. Kerry est arrivé dans la matinée à Bagdad. Il discutera avec le Premier ministre Haïdar Al-Abadi de "la manière dont les Etats-Unis peuvent accroître leur soutien au nouveau gouvernement" formé lundi, a indiqué le département d'Etat. Il évoquera aussi le "rôle crucial" que doit jouer l'Irak dans la construction d'une "coalition mondiale" afin "au bout du compte de vaincre l'EI", a dit un responsable américain.

Après Bagdad, il se rendra jeudi à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, pour rencontrer les chefs de la diplomatie des six monarchies arabes du Golfe qui avaient réclamé plus de détails en vue de leur participation à la coalition initiée par les Etats-Unis. Des représentants d'Irak, de Jordanie, du Liban et de Turquie seront également présents à cette réunion qui survient après l'annonce par les Etats membres de la Ligue arabe de leur détermination commune à "affronter les groupes terroristes" y compris l'EI.

Pour M. Kerry, il s'agit de mettre sur pied "la plus large coalition possible de partenaires à travers la planète afin de faire face, d'affaiblir et au final de vaincre l'EI". Et "presque tous les pays ont un rôle à jouer pour éliminer le mal que représente l'EI". Les Etats-Unis sont passés à la vitesse supérieure dans la foulée du sommet de l'Otan vendredi, où plusieurs pays ont jeté les bases de cette coalition.

Dans le cadre de leur lutte contre l'EI, les Etats-Unis ont soumis à leur partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution imposant aux Etats de prendre des mesures législatives pour empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'EI. Ce groupe est formé de milliers de combattants dont une partie est recruté dans les pays occidentaux.

Tag(s) : #Syrie, #Irak, #USA, #Actualité, #EI